Daniel CLESSE

La peinture de Daniel CLESSE, c'est avant tout le bleu ; le bleu dont la profondeur infinie s'accumule et se perd dans l'eau et dans le ciel ; couleur où rien ne lasse, où le regard ne cherche pas, mais trouve : des verticales, des horizontales, des obliques, tout un ensemble de proportions, une architecture.

 

Rien, cependant, ne distingue un premier plan d'un autre, distant, même si l'on s’égare parfois vers un point de fuite.

 

On s'enfonce   sans rencontrer d*obstacle. Le bleu contient en lui la transparence, comme un vide exact et pur.

 

Cependant, tout à la fois séduit et prisonnier, le peintre se libère de sa froideur.

 

Il s`appuie sur le blanc et pose des touches plus douces, d'un rose et d`un vert frais de jeunes feuilles. Malgré œ détour, triomphant, le bleu vainqueur reconquiert l`essentiel.

 

La surface est brossée par de grands gestes brutalement tranchés d'un mouvement sécant.

 

C`est un parcours où Daniel CLESSE passe et revient. Aucune image de la réalité. Mais, au hasard, on se repère comme dans la coïncidence d'un rêve; on y verrait la mer, on y tendrait des voiles aux amarres invisibles et le souffle du vent ferait vibrer l'ordre fragile.

 

Une lumière d’opale se recueille à l'heure du point du jour et sur une tranquille assurance, l'œuvre se décline en sensations d`espaces ouverts.

 

Françoise ESPAGNET, Critique d'Art, PARIS, Mars 1992.