Or les tissus déferlent telle une chevelure en laquelle jadis Baudelaire devinait un hémisphère. Et le spectateur de s'en submerger, d’imprimer sa présence à ce flot qui débonde et l'invite à l’ivresse d’une orgie tactile. Enfin de se draper dans un vertige en couleurs.

Le caractère arbitraire de la composition trouve sa résolution dans sa finalité même : offerte en pâture. À notre activité pulsionnelle, l’image qu’on nous expose métaphorise la circulation du regard qui se déshabille ; sur chaque échantillon colorés.

Quant à ce qui se débloque, de nos phantasmes, disons qu’ici cela nous laisse en plan.

Encore faut-il que le corps, humblement, se laisse tracter. Se fasse désirer.

La toile suscitera le désir de tous ses chatoiements.

Et c`est peut-être en pénétrant ce terroir intime, généreux et subtil qu'on aura l`heur de découvrir au-delà des tissus qui se plissent, l’étrange physionomie qui se dessine en leur autour, cette silhouette  qu'il nous est loisible de prolonger mentalement comme si tous les tissus du monde devaient se donner la main...

Si tout n`est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté, c’est bien d'invitation au voyage dont il s`agit des lors.

D`où croyez-vous que Viviane Gérardin tirât ses étoffes

 

Exposition à la Grande Motte - Août 82

Espace Cardin Paris - Oct. 83

Castelnau-le-Lez - Nov. 83